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Faire face à l'escalade de la violence avec résilience au Burkina Faso

28 avril, 2021
Est. Reading: 3 minutes
Crédits photo : Interpeace Burkina Faso 2020

L'aggravation du conflit violent au Sahel perturbe la cohésion sociale au Burkina Faso. Mais une nouvelle recherche d'Interpeace a révélé qu'il existe également des preuves montrant la résilience individuelle et communautaire face à la violence croissante. Alors que beaucoup luttent pour y faire face, des défis pratiques liés aux problèmes structurels et conjoncturels à l'origine du conflit demeurent.

Un nouveau rapport d'Interpeace Burkina Faso a proposé des recommandations pour changer cela. Le peuple burkinabè a joué un rôle clé dans la mise en avant de ces propositions pour construire une paix durable.

« Ce rapport est une contribution importante, en termes d'information au gouvernement, dans l'élaboration d'une stratégie nationale de cohésion sociale. Il pousse également les partenaires au développement à structurer et à adapter leur soutien [au besoin] au Burkina Faso », explique Cheick Faycal Traoré, représentant d'Interpeace au Burkina Faso. Et d'ajouter : « Il définit une feuille de route concrète, qui, si elle est mise en œuvre, contribuera de manière significative à un retour à la paix ».

Le rapport sera lancé ce jeudi 29 avril 2021 dans la capitale, Ouagadougou. Il présente une analyse approfondie des causes sous-jacentes des conflits au Burkina Faso et des opportunités existantes de résilience, à la suite d'une recherche inclusive et participative menée dans les 13 régions administratives du pays.

« Le rapport explore les moyens de renouveler le contrat social au Burkina Faso. Il présente une compréhension holistique et nuancée de la situation à l'échelle nationale en mettant en évidence les problèmes transversaux à tous et les spécificités locales qui doivent être traitées », a expliqué M. Traoré. explained Mr Traoré.
Selon le rapport, la mauvaise gouvernance, les inégalités existantes d'accès aux opportunités, l'émergence de groupes locaux d'autodéfense, les stéréotypes ethniques, la perte de légitimité des autorités traditionnelles et certaines pratiques religieuses radicales ont perturbé la cohésion sociale et sont à l'origine de la rupture de confiance entre certains citoyens et l'État.

Les recherches ont commencé avant Covid-19 et se sont poursuivies pendant cette période de pandémie. Cette photo a été prise début 2020. Crédits photo : Interpeace Burkina Faso

Certaines opportunités de résilience identifiées incluent la culture de l'hospitalité qui fleurit encore dans la plupart des communautés burkinabè, les liens familiaux solides existants, les cadres de dialogue communautaire et interreligieux, les alliances entre différentes communautés et groupes ethniques et la participation active des services techniques de l'État et des organisations de la société civile dans la promotion de la cohésion sociale ainsi que le respect continu des autorités de l'État par les citoyens dans un contexte de méfiance croissante. Faire deux phrases ici.

Une étape majeure dans la construction d'une paix durable a été franchie grâce à ce rapport : la population, y compris celle directement touchée par l'insécurité, a joué un rôle plus actif dans un processus inclusif pour identifier les facteurs de résilience qui l’ unissent et proposer des recommandations qui, pour la première fois, définissent une feuille de route concrète pour renforcer la cohésion sociale et construire une paix durable.

Cette recherche menée par une équipe de chercheurs nationaux d'Interpeace Burkina Faso s'inscrit dans un projet de consolidation de la paix qui vise à jeter des bases solides pour une paix durable dans le pays, à travers une analyse participative des facteurs de conflit et de résilience en consultation et collaboration avec les Burkinabè. Le projet est soutenu par le Royaume des Pays-Bas.

Au total, 538 personnes des 13 régions administratives du pays ont pris part à l'analyse participative. Les données de ce processus ont été complétées par une enquête quantitative auprès de plus de 2 300 personnes dans quelque six régions du pays, dont les plus touchées par l'insécurité.

Les participants comprenaient des membres de la communauté, des autorités gouvernementales et traditionnelles, des dirigeants de groupes familiaux, communautaires et religieux, ainsi que des femmes, des jeunes et des représentants de la société civile, entre autres.

Les recommandations du rapport ont le potentiel de réduire les tensions croissantes, de prévenir la violence et de favoriser la cohésion sociale.

Lisez le rapport complet ici